Stabat Mater Antonín Dvořák programme des concerts

Basilique Saint-Martin d’Ainay Lyon 2e

Vendredi 16 juin 2023 20h30 et dimanche 18 juin 2023 18h

Direction Luping Dong

Soprano Anaïs Merlin, Alto Annouk Jobic , Ténor Yan Bua, Basse Gautier Joubert

Structure de l’oeuvre

I. Quatuor et chœur  Stabat mater

II. Quatuor  Quis est homo

III. Chœur  Eja mater

IV. Basse solo et chœur  Fac, ut ardeat cor meum

V. Chœur  Tui nati vulnerati

VI. Ténor solo et chœur  Fac me vere tecum flere

VII. Chœur  Virgo virginum præclara

VIII. Duo  soprano ténor Fac, ut portem Christi mortem

IX. Alto solo  Inflammatus et accensus

X. Quatuor  et chœur  Quando corpus morietur

Le texte du Stabat Mater, évoquant la douleur de Marie au pied de la croix, est généralement attribué à Jacopone da Todi, poète franciscain italien du XIIIe siècle. C’est un poème de vingt tercets, qui a été utilisé dans la liturgie catholique et mis en musique par de nombreux compositeurs. Dvořák utilise plutôt le texte liturgique mais emprunte également à la version de Todi dans les dernières strophes.   Le Stabat Mater tient une place particulière dans la vie d’Antonín Dvořák. D’une part parce que l’immense succès de l’œuvre contribue largement à sa notoriété internationale. D’autre part parce qu’il la compose à l’occasion de la mort de trois de ses jeunes enfants, et que sa souffrance lui permet de mieux s’identifier à Marie. En 1875, il est encore peu connu hors des milieux musicaux de Prague et Vienne lorsqu’il perd un premier enfant. Il écrit alors une pièce pour solistes, chœur et piano qu’il complètera et orchestrera ensuite à la mort de ses deux autres enfants en 1877. Cette deuxième version pour solistes, chœur et orchestre créée à Prague trois ans plus tard recevra bien vite un accueil triomphal dans toute l’Europe.   C’est une œuvre de musique sacrée mais elle n’est pas destinée à la liturgie. Elle est organisée en 10 mouvements de durée et de structure très variées. Le compositeur ne fait appel à l’effectif complet des voix que dans le premier et le dernier mouvement, confiant les autres aux solistes, au chœur seul, ou à un soliste dialoguant avec le chœur. Il utilise largement les contrastes, les pianissimi de douleur contenue, de prière recueillie s’enchaînant avec les accents violents et les supplications d’une grande intensité. L’œuvre commence par une longue contemplation de la Mère de douleur pour aller progressivement vers la lumière de l’espérance. Dans le dernier mouvement, le père affligé par la mort de ses enfants affirme avec force son espoir d’un paradis. Le grandiose Amen s’achève dans la sérénité.  

A- Texte latin et traduction

I. Quatuor et chœur  Stabat mater

Stabat Mater dolorosa
Iuxta crucem lacrimosa
Dum pendebat Filius.
Cuius animam gementem
Contristatam et dolentem
Pertransivit gladius.
O quam tristis et afflicta
Fuit illa benedicta
Mater unigeniti.
Quae moerebat et dolebat
Pia Mater, cum videbat
Nati poenas inclyti.

Elle se tenait debout, la Mère de douleur
En larmes près de la Croix
Où son fils était suspendu,
Son fils dont le souffle s’exhalait en une plainte
Triste et douloureuse,
De la poitrine transpercée par l’épée.
Qu’elle était triste et affligée,
la Mère entre toutes bénie,
la Mère du Fils unique. Elle était accablée de chagrin et elle souffrait
La tendre Mère, en voyant
Les tourments de son enfant.

II. Quatuor  Quis est homo

Quis est homo, qui non fleret
Christi Matrem si videret
In tanto supplicio?
Quis non posset contristari
Piam Matrem contemplari
Dolentem cum Filio?
Pro peccatis suae gentis
Vidit Jesum in tormentis
Et flagellis subditum.
Vidit suum dulcem Natum
Morientem, desolatum
Dum emisit spiritum.


Quel est l’homme qui ne verserait des larmes
En voyant la Mère du Christ
En un tel supplice ?
Qui ne pourrait s’attrister
En contemplant la Mère du Christ
Dans la douleur avec son Fils ? A cause des péchés de son peuple
Elle a vu Jésus dans les tourments
Et soumis aux flagellations. Elle a vu son doux Enfant
Mourant, abandonné
Rendre son dernier souffle.


III. Chœur  Eja Mater

Eia Mater, fons amoris
Me sentire vim doloris
Fac, ut tecum lugeam.

Toi, Mère, fontaine d’amour,
Fais-moi ressentir la violence de ta douleur, Laisse-moi prendre part à ton deuil.

IV. Basse solo et chœur  Fac, ut ardeat cor meum

Fac, ut ardeat cor meum
In amando Christum Deum
Ut sibi complaceam.
Sancta Mater, istud agas
Crucifixi fige plagas
Cordi meo valide.

Fais que mon cœur brûle
Dans l’amour du Christ Dieu
Et que cela lui soit doux. Sainte Mère, oui, fais-le,
Assène à mon cœur avec force
Les coups qui l’ont crucifié.


V. Chœur  Tui nati vulnerati

Tui Nati vulnerati
Tam dignati pro me pati
Poenas mecum divide.

Partage avec moi le châtiment
De ton Enfant blessé
Qui a daigné souffrir pour moi.

VI. Ténor solo et chœur  Fac me vere tecum flere

Fac me vere tecum flere
Crucifixum condolere
Donec ego vixero.
Iuxta crucem tecum stare
Te libenter sociare
In planctu desidero.


Fais vraiment qu’avec toi je pleure
Qu’avec le Crucifié je souffre
Aussi longtemps que je vivrai.
Rester avec toi près de la Croix,
M’associer de tout mon cœur
À tes lamentations, voilà ce que je désire.


VII. Chœur  Virgo virginum præclara

Virgo virginum præclara
Mihi iam non sis amara
Fac me tecum plangere.

Vierge bénie entre les vierges
Ne sois plus rude envers moi
Laisse-moi sangloter à ton côté.

VIII. Duo  soprano ténor Fac, ut portem Christi mortem

Fac, ut portem Christi mortem
Passionis fac consortem
Et plagas recolere.
Fac me plagis vulnerati
Cruce hac inebriari
Ob amorem Filii.

Fais-moi porter la mort du Christ
Avoir part égale à sa Passion
Et revivre ses plaies. Laisse-moi être meurtri des mêmes coups
Par cette Croix être enivré
À cause de l’amour de ton Fils.

IX. Alto solo  Inflammatus et accensus

Inflammatus et accensus
Per te, Virgo, sim defensus
In die iudicii.
Fac me Cruce custodiri
Morte Christi praemuniri
Confoveri gratia



Brûlant et dévoré de flammes
Par toi, Vierge, que je sois préservé
Au jour du Jugement. Fais que je sois protégé par la Croix
Fortifié par la mort du Christ
Soutenu par la grâce.

X. Quatuor  et chœur  Quando corpus morietur

Quando corpus morietur
Fac, ut animae donetur
Paradisi gloria. Amen.


Quand mon corps mourra
Fais qu’à mon âme soit accordée
La gloire du paradis. Amen.

B- Les intervenants

Luping Dong, direction des chœurs et de l’orchestre

Il étudie au Conservatoire National Supérieur de Musique de Lyon et à la Haute Ecole de Musique de Genève où il obtient son Master en direction de chœur et direction d’orchestre. En 2022, il est lauréat de plusieurs concours internationaux : le Ve Nino Rota International Conducting Competition en Italie, le IIConcours International de direction d’orchestre de Cascais au Portugal, le Ve Ionel Perlea International Conducting Competition en Roumanie. De 2017 à 2019, il a dirigé le Chœur d’Hommes de Lyon. Actuellement il est directeur musical de l’Orchestre des Cybèles et Il enseigne la direction d’orchestre et de chœurs au Festival Musicalta. Il dirige l’ensemble vocal Arcama-CNRS depuis 2014 et le chœur Vocalise depuis 2021.

Luping Dong est passionné par la musique des XXe et XXIe siècles, pièces chorales et pièces d’ensemble, du répertoire ou de création mondiale. Il a élargi son expérience avec l’Orchestre du Ballet National de Chine, l’Orchestre de chambre de Genève, l’Orchestre symphonique MAV en Hongrie, l’Orchestre de chambre de Cascais, l’Orchestre symphonique de Kiev, l’Orchestre symphonique de Pazardjik en Bulgarie, l’Orchestre de Cannes, l’Orchestre de l’Opéra de Bienne en Suisse, l’Orchestre de l’Opéra de Constanţa en Roumanie…

Soutenu et conseillé par Dun Tan, compositeur et chef d’orchestre et Qigang Chen, compositeur, il a suivi des cours de direction d’orchestre avec Laurent Gay, Nicole Corti, Jukka-Pekka Saraste, Franco Trinca, Nicolas Pasquet, Johannes Schlaefli, Rodolfo Fischer, Guy Braunstein, Vincent de Kort et Wolfgang Doerner.

Anaïs Merlin, soprano

Elle a étudié au CNSMD de Lyon avec Isabelle Germain et Fabrice Boulanger, qui lui ont enseigné une technique solide, préservant la brillance, le timbre puissant et la rondeur charnelle de sa voix. Elle aborde avec facilité des registres variés : opéras, opérette, oratorio, répertoire contemporain, musique ancienne …
En 2022, on a pu l’entendre au Concertgebouw d’Amsterdam dans le rôle de Fiordiligi dans Cosi fan tutte, direction Sigiswald Kuijken, ou encore au Festival de Montfaucon dans le rôle de Pamina dans la Flûte enchantée, direction Arthur Schoonderwoerd.

Annouk Jobic,alto

Elle termine actuellement ses études supérieures au CNSMD de Lyon. Elle a interprété différents rôles solistes sur scène : Lazuli dans L’Étoile d’E. Chabrier, l’Opinion Publique dans Orphée aux Enfers d’Offenbach, Mère Marie dans Dialogues des Carmélites de F. Poulenc, la Troisième Dame dans La Flûte enchantée de Mozart. En février prochain, elle interprétera Hélène dans La Belle Hélène d’Offenbach au CNSMD de Lyon. En parallèle, Annouk chante en tant qu’alto solo pour des oratorios : Requiem de Mozart, la Petite messe solennelle de Rossini ou encore le Stabat Mater de Jenkins.

Yan Bua, ténor
Au cours de ses études à la Haute Ecole de Musique de Genève, il se forme auprès de musiciens tels que Leonardo García Alarcón, Marc Mauillon, Roger Vignoles, Valérie Guillorit, Frédéric Gindraux ou encore Jadwiga Rappé. Son répertoire soliste comprend aussi bien de l’oratorio (Requiem de Mozart, Vêpres de Rachmaninov, Missa di Gloria de Puccini, Messe en mi bémol majeur de Schubert) que de l’opéra (Celenus dans Atys, le Mari dans Les Mamelles de Tirésias, Oronte dans Alcina). On pourra l’entendre prochainement à Genève dans des extraits de cantates de Bach.

Gautier Joubert,basse
Il découvre le chant lyrique pendant ses études de mathématiques et s’inscrit au CRR de Reims puis se professionnalise dans le chant en 2019 en rejoignant l’Opéra Studio du Rhin puis l’atelier lyrique d’Opera Fuoco. Sur scène, il a notamment interprété les rôles de Sarastro (La Flûte enchantée), Colline (La Bohème), Don Alfonso (Così fan tutte), Oroveso (Norma), Angelotti (Tosca), Zaretsky (Eugène Onéguine), Benoît / Alcindoro (La Bohème), Zuniga (Carmen), Crespel (Les Contes d’Hoffmann), le Sprecher / l’homme d’armes (La Flûte enchantée), le Docteur Grenvil (La Traviata) et le second chevalier du Graal (Parsifal). Dans l’oratorio, il a interprété la Messa di Gloria de Puccini, le Requiem de Mozart ou encore la Messe en ut de Beethoven.

Ensemble Vocal ARCAMA – CNRS

Orchestre des Cybèles

concert.arcama@gmail.com


L’Ensemble Vocal du CNRS, fondé en 1980, est d’abord dirigé par Claudine Mirodatos jusqu’en 2008, puis par Dominique Sohet, Madeleine Confais et Laetitia Toulouse. Luping Dongen prend la direction en septembre 2014. Constitué maintenant en association (ARCAMA), il accueille le personnel du CNRS et des choristes d’autres horizons, plus d’une cinquantaine actuellement, avec pour objectifs une ouverture à la musique et l’interprétation d’œuvres du grand répertoire ou de répertoires moins connus, a cappella ou avec un accompagnement orchestral et solistes, toujours avec une grande exigence de qualité.

orchestredescybeles@gmail.com


Né en avril 2022 du désir de Luping Dong de créer sa propre formation, il attire rapidement des musiciens issus du CNSMD de Lyon, du CRR de Lyon, ou encore de la Haute École de Musique de Genève et le projet se structure. La diversité d’expériences des musiciens donne à l’orchestre la maîtrise d’un large répertoire et crée une dynamique d’excellence portée par les valeurs de bienveillance et d’amitié. L’orchestre des Cybèles a l’ambition de s’installer dans le paysage lyonnais et sur la scène française et internationale.